Ouvrières de la Première Heure
Qui sont-elles, ces premières collaboratrices du Père Melanson
dans son œuvre de fondation des Filles de Marie-de-l’Assomption?
Qui sont-elles,
ces premières collaboratrices du Père Melanson...
Qui sont ces jeunes femmes à l’âme ardente, au cœur généreux qui acceptent spontanément de partager l’aventure des débuts aves ses doutes, ses pauvretés, ses précarités? On les désigne depuis 1922 sous le nom d’OUVRIÈRES DE LA PREMIÈRE HEURE.
Conseillé par des amis prêtres, le Père Melanson écrit une lettre personnelle à vingt-deux demoiselles de divers coins du Nouveau-Brunswick et de la Gaspésie. Il leur propose sans équivoque son projet d’école (déjà en construction) et la possibilité de fonder une communauté religieuse pour y prodiguer l’éducation des jeunes.
Elles sont libres de venir ou de ne pas épouser ce projet. Il ajoute qu’avec les enseignantes, il en faudra d’autres pour remplir des tâches ménagères ou connexes. « Si vous vous sentez attirée à la vie religieuse, soyez forte, courageuse. Le Bon Dieu et nous serons heureux de vous accueillir ». (B. P. page 126). Il ajoute que l’engagement se fera par contrat, moyennant le logement, la pension, les soins gratuits de santé, et la somme de 100, 00$ leur sera remise pour l’année de travail. Faut se dire qu’on est en 1922 ! Il ajoute que celles qui décideront de ne pas continuer au terme de l’année scolaire seront absolument libres de partir. Le fondateur trouve une maison temporaire assez spacieuse pour le groupe, soit la maison Keays dont la communauté garde un précieux souvenir.
Quatorze jeunes filles répondent « Me voici »! Elles viennent comme enseignantes bénévoles, la plupart refusant le « salaire promis »! Le 2 septembre, dix sont arrivées, cinq autres devant respecter des engagements préalables arriveront plus tard. Ces « premières ouvrières », âgées dans la vingtaine pour la plupart, sont :
Noms | Lieu de provénance |
---|---|
Virginie Babineau | St-Louis de Kent, NB |
Éva Boissonneault | Cascapédia, QC |
Aléna Carey | Caps-Noirs, QC |
Clara Damboise | Nouvelle, QC |
Marie-Diana Gallant | Grande-Digue, NB |
Mary Greene (17 ans) | Nouvelle, QC |
Marie-Emma Landry (35 ans) | Nouvelle, QC |
Hélène Lang | Clair, NB |
Élizabeth Lévesque | Nouvelle, QC |
Edmée Martin | St-Hilaire, NB |
Le 8 septembre 1922, fête de la Nativité de Marie, Père Melanson les invite à l’église pour se consacrer comme groupe à Marie, sous le vocable de l’Assomption, fête patronale des acadiens. Toutes revêtent un costume noir qui les désigne comme aspirantes à la vie religieuse et signent un engagement d’une année à l’œuvre de l’école. Ce jour sera toujours commémoré comme « Jour de la fondation des Filles de Marie-de-l’Assomption ».
L’école, enfin prête à accueillir des élèves, ouvre ses portes le 6 novembre 1922. Un groupe de jeunes fringants, garçons et filles, envahit tapageusement les lieux et sont dirigés vers les locaux où les « sœur » assurent leur éducation. L’Académie de l’Assomption est désormais leur école, lieu où ils recevront une formation chrétienne dispensée en français leur langue maternelle.
Le 1er mai 1924, jour absolument mémorable, le Fondateur reçoit de Rome un télégramme annonçant : « Permission vous est accordée de fonder Les Filles de Marie-de- l’Assomption ». La joie envahit la communauté! Les « sœurs » peuvent maintenant prononcer les vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance.
Au fil des années, six de ces premières pionnières ont atteint un âge avancé dans l’enseignement ou dans des services internes de la communauté. Transformées par la grâce de Dieu et par l’enseignement du Fondateur, elles sont devenues des femmes compétentes, chacune selon le don reçu. Elles ont ainsi contribué au meilleur d’elles-mêmes à la mission de l’Institut.
Parmi ces « Ouvrières de la Première Heure », sœur Edmée Martin, ayant été novice dans une autre communauté avant 1922 et étant un peu plus âgée que les autres, s’est vu confier la direction de la communauté naissante et devient la première supérieure générale de l’Institut, cela jusqu’en 1933. Lui succède sœur Mary Greene qui sert à ce titre jusqu’en 1939. Il faut se rappeler que cette dernière a aussi mis sur pied dans les années 1950 une œuvre importante qui est encore très appréciée dans la région de Campbellton, soit « Le Service de Bienfaisance St-Albert » en faveur des pauvres.